Il est nécessaire de bien connaître le comportement canin pour savoir dans quelles circonstances un chien peut mordre et reconnaître ainsi les attitudes d’un chien qui se prépare à le faire.
I Les circonstances d’agression
Un chien mord principalement pour conserver tout ce qui est vital et qui lui donne du pouvoir, qu’il cherche à conserver : pour la nourriture, le territoire et la sexualité. Par exemple, un chien peut être agressif pour défendre sa gamelle, pour ne pas se faire déloger du canapé, pour empêcher un individu de pénétrer ou de se déplacer sur son territoire, pour évincer les rivaux lorsqu’il se trouve au contact d’un individu de sexe opposé.
Un chien peut mordre pour refuser un contact physique, pour refuser de se soumettre, pour soumettre un subordonné, pour saisir une proie. Un chien peut être agressif lorsqu’il est diminué physiquement, affaibli ou blessé. Face à un chien qui veut s’affirmer ou qui pense dominer un individu (chien ou humain), il y a toujours un risque de morsure au moment ou le chien est dominé, par exemple si il est caressé sur la tête, si on veut lui retirer quelque chose de la gueule, si on le pousse d’un lieu de passage.
II L’attitude d’un chien qui se prépare à mordre
Les grognements et lorsqu’un chien montre les dents sont les ultimes sommations avant la morsure. Mais un chien peut mordre sans grogner, ni découvrir ses dents au préalable. Il peut réagir de cette façon lorsqu’il a la volonté de s’affirmer ou qu’il ne veut pas se laisser dominer en se faisant toucher ou approcher par exemple. Il faut observer les positions des différentes parties du corps d’un chien et être capable de reconnaître les signaux qu’elles veulent véhiculer.
- La queue.
Lorsqu’un chien la remue, ce n’est pas un signe de joie mais d’excitation. Lorsqu’elle est remuée, elle sert à un chien à répandre les odeurs qu’il sécrète (par des glandes situées à la base de la queue). Lorsqu’elle est droite, haute et qu’elle remue très vite, c’est un signe très marqué d’affirmation.
- Les oreilles.
Lorsqu’elles sont plaquées vers l’arrière ou positionnées bien droite vers l’avant, il peut s’agir de sérieuses menaces.
- Le regard.
Quand un chien fixe un individu de face, ou de côté, le regard immobile, il guette une réaction ou se prépare à une action. La réaction de l’individu en face va déclencher une réponse du chien.
- Les épaules et la tête.
Elles peuvent être basses, en position de chasse. Le chien est alors immobile ou avance très lentement. Il peut bondir d’un instant à l’autre.
- Le poil.
Le poil qui s’hérisse sur le dos lui permet de paraître plus imposant, plus impressionnant. Ce n’est pas forcement un signal de peur, bien qu’un chien en situation de peur dresse souvent les poils.
L’observation d’une des parties du corps d’un chien n’est pas suffisante pour comprendre le message qu’il souhaite véhiculer. Il faut regarder l’ensemble de son corps : la position de sa tête et ses différentes parties (oreilles, gueule, regard), la position de sa queue et la façon dont elle remue, la position de ses épaules et observer sa démarche (marche t-il plutôt « fièrement » ou plutôt en s’aplatissant ?).
Exemples :
- Un chien qui a la queue haute, qui remue vite, qui a les oreilles dressées, et qui se tient le plus haut possible, exprime sa volonté de dominer et pourra donc utiliser l’agressivité pour le faire.
- Un chien dont la tête est baissée, qui fixe un individu par le bas et dans les yeux, qui les oreilles rabattues et qui émet un grognement sourd est sur le point d’attaquer
- Un chien qui fixe un individu, qui a la queue plaquée entre ses jambes et une crête de poil hérissée sur le dos est potentiellement très dangereux à ce moment précis. Il menace tout en ayant peur, s’il mord ce sera sans inhibition de la morsure.
- Il n’y a rien à craindre d’un chien qui remue le postérieur, qui est d’ailleurs un signe beaucoup moins équivoque qu’une queue qui remue, qu’une gueule entrouverte et les oreilles portées en arrière.
En conclusion, transgresser un ordre hiérarchique établi, comme par exemple exiger qu’un chien descende du canapé alors qu’il a toujours pu y monter, retirer la gueule d’un chien posée que nos genoux, sont des exemples de situations ou le chien peut mordre sans sommation. Un chien peut également le faire quand il est surpris ou face à un individu qui pénètre sur son territoire. Même si parfois il n’y a pas de signes avant coureur d’une morsure, elles restent parfaitement prévisibles lorsqu’on connaît le comportement canin.
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