Module "Vivre avec un chien"
Ecrit par
Stephan Mairesse
Publié Le
May 13, 2025

I Les contacts

C’est par les contacts qu’un chien va s’imposer physiquement vis-à-vis d’un autre individu. Il y a une distinction à faire pour les contacts entre individus de même sexe et ceux entre individus de sexe opposé.

  • Les contacts entre individus de même sexe sont uniquement appréhendés d’un point de vue hiérarchique.
  • Les contacts entre individus de sexes opposés sont soumis à la sexualité. Cependant, chez les chiens à fort tempérament, en dehors des périodes de reproduction, les contacts sont soumis à la hiérarchie indépendamment du sexe du chien.

Les dominants prennent de la « hauteur » par rapport aux subordonnées : ils se tiennent très droits, la queue haute, les oreilles dressées et la tête portée haute. Ce sont eux qui initient les contacts physiques.

Il est fréquent d’observer un chien chevaucher un individu du même sexe, ce comportement n’a rien à voir avec la sexualité mais avec la hiérarchie. Le chevauchement sert à affirmer son statut. Lorsqu’un chien veut en dominer un autre il pose une partie de son corps au dessus du chien qu’il veut dominer ou le chevaucher directement. Souvent un chien commencera par poser sa patte ou sa tête au niveau du garrot du chien qu’il veut dominer, c’est une manière d’évaluer sa réaction avant de le chevaucher.

Entre deux chiens qui ont un rapport hiérarchique défini on verra souvent le dominant placer et garder une patte sur le corps du subordonné rappelant ainsi à l’autre son statut .Entre des individus de sexe opposé, les contacts initiés sont dénués de sens hiérarchique. Cependant, de nombreux chiens à fort tempérament ne laisseront pas un autre chien, de sexe opposé, initier un contact physique avec eux. Les réactions des chiens ne sont pas stéréotypées et l’on peut observer des comportements parfois surprenants : certains chiens qui ne se sont jamais laisser dominer peuvent un jour se faire chevaucher sans riposter.

Il est donc important que les maîtres ne se laissent pas sauter dessus par leur chien et qu’il ne le laisse pas mettre une partie de son corps sur l’une des leurs. Le fait qu’un chien pose sa tête sur les genoux de son maître est souvent interprété comme une marque d’affection mais c’est en réalité un geste de domination.

Si un chien prend de la hauteur vis-à-vis de son maître, ce dernier doit lui tirer la peau jusqu'à ce qu’il arrête de sauter ou qu’il retire la partie de son corps qui se trouve sur la sienne.

Si un chien pose sa patte sur les pieds de son maître et que son unique réaction est de retirer ses pieds, alors le chien a dominé sur deux points :

  • Le premier : il a posé une partie de son corps sur l’une de son maître sans qu’il n’ait été rappelé à l’ordre.
  • Le deuxième : vous avez retiré vos pieds, il vous a pris votre place. Vous devez réagir en lui tirant la peau.

Le maître doit toujours avoir l’initiative du jeu et des caresses. S’il répond aux demandes de son chien, outre le fait de se soumettre à lui, il le rendrait dépendant de lui. Cette dépendance a de forte chance de mener à de « l ‘anxiété de séparation »

Anxiété de séparation

C’est un trouble du comportement qui s'exprime par des signes de détresse lorsque le chien est séparé de ses maîtres ou des personnes auxquelles il est attaché.

Dans la logique canine, si un individu répond aux demandes d’un chien, il doit toujours s’y soumettre, c’est un dû. De plus quand un chien peut avoir l’initiative des contacts, il a également le pouvoir de les refuser.

Certaines personnes se font mordre un jour par le chien, parfois simplement en voulant le caresser, sans comprendre pourquoi. Elles avaient l’habitude de répondre aux demandes de caresses de leur chien, qui logiquement refusé un contact quand il n’en a pas eu envie.

Refuser les demandes d’attention d’un chien (caresses et jeux) cela ne veut pas dire ne jamais avoir de contacts avec lui, bien au contraire. Il est tout à fait possible de passer des heures à le caresser, l’essentiel est que cela reste à l’initiative des maîtres. Lorsqu’un chien demande de l’attention, il faut l’ignorer et ne pas le regarder. La communication entre l’Homme et le chien passe, entre autre, par le regard et regarder un chien qui demande de l’attention c’est répondre à sa demande.

Il ne faut pas non plus lui dire « non »,encore une fois ce serait lui donner de l’attention quand il en réclame. Quand un chien perçoit un individu comme son dominant, lorsqu’il le caresse ou qu’il joue avec lui, c’est très gratifiant, c’est une marque d’attention d’un dominant ce qui constitue un privilège.

Une idée reçue largement rependu consiste à dire qu’un adulte ne mord jamais un chiot. Bien que les adultes soient plus tolérants avec les chiots, certains font respecter assez durement une hiérarchie, allant jusqu'à mordre. Les adultes au même titre que la mère servent à l’apprentissage de la hiérarchie du chiot. Si un chiot est méfiant après s’être fait sèchement rappelé à l’ordre par un adulte ce n’est pas un comportement anormal, cette attitude passera rapidement à condition que ce chiot soit remis rapidement au contact de ses congénères. Si le maître du chiot commence à appréhender les contacts avec les chiens, parfois même en les évitant, il rendra son chiot peureux. Ce dernier, déjà réservé lors des contacts suivant une expérience désagréable, se calquera sur l’état émotionnel du maître.

II La sexualité

Peu de chiens font l’expérience de la sexualité, il n’est donc pas nécessaire qu’un chien, mâle ou femelle, fasse cette expérience. Chez les chiens, dans une meute, seul le couple de dominant à une sexualité exprimée devant les autres membres du groupe. Si une femelle, en dehors de la dominante, se fait saillir par un mâle elle risque de voir sa progéniture tuée par la femelle dominante.

Pour s’affirmer vis-à-vis de son chien, et éviter les bagarres entre mâles, un chien ne doit pas exprimer sa sexualité devant ses maîtres à qui elle est réservée. Pour cela, il ne faut pas qu’un chien :

  • chevauche un congénère ou une personne de sexe opposé
  • s’excite sur des objets comme sa couverture, un coussin, une peluche…
  • se mette entre un homme et une femme qui sont très proches
  • renifle le postérieur d’un chien du sexe opposé avec insistance, quelques secondes suffisent pour qu’il identifie son/sa partenaire

Si un chien adopte un de ces comportements il faut lui tirer la peau jusqu’à ce qu’il arrête.

III Le territoire

Chez les chiens, le territoire est collectif et non pas individuel. Il appartient dans son ensemble à la meute, mais chaque chien y occupe une place qui est déterminée par son rang hiérarchique. Si les statuts changent les places sur le territoire changent.

Un chien qui à un statut important se positionne :

A En hauteur pour surveiller la meute et ses environs

Un chien ne doit donc pas avoir accès aux endroits en hauteur quand ses maîtres se trouvent dans la même pièce. Un chien se positionne en hauteur pour le pouvoir que ça lui procure et non d’abord pour le confort. Souvent les petits chiens montent sur la plage arrière en voiture ou sur le haut du canapé (même si l’armature est en métal), pourtant ces endroits sont beaucoup moins confortables que sur l’assise.

En l’absence de ses maîtres, un chien peut très bien monter sur le canapé ou sur leur lit ,mais en leur présence, il doit en descendre. La présence d’un dominant doit inhiber cette prise de pouvoir.

Lorsque les maîtres entrent dans une pièce, si leur chien ne descend pas immédiatement du canapé ou du lit, ils doivent avancer vers lui en prenant une mimique de colère et lui tirer la peau jusqu’à ce qu’il descende de lui-même. Il ne faut pas le tirer vers le sol, il doit accepter d’y aller. Un chien montre sa soumission lorsqu’il descendra de sa propre initiative à votre arrivé.

Souvent des personnes pensent qu’elles dominent leur chien parce qu’elles décident d’inviter leur chien sur le canapé. Mais c’est encore pire que de le laisser monter seul ! Lui demander de monter sur un endroit réservé aux dominants revient à dire à son chien :«sois le chef » !

B Sur les lieux de passages

Lorsqu’un chien se couche sur un lieu de passage, il ne faut pas l’enjamber, il doit se pousser. Pour cela il faut glisser glissez un pied sous son ventre, le chatouiller jusqu’à ce qu’il se pousse.

Si un chien a beaucoup de tempérament il s’installera toujours sur les lieux de passage mais il se poussera à l’arrivée de ses maîtres. S’il en a moins, il ne s’y installera plus.

C Aux entrées et aux sorties du territoire

Un chien doit exprimer sa soumission à ses supérieurs hiérarchiques lorsqu’il entre sur le territoire. Ces derniers viennent le renifler et c’est seulement après cette « inspection »que le dominé, jusqu’à lors immobile, pourra avancer. S’il entre sans se soumettre il se fera agressé jusqu’à ce qu’il émette des signaux de soumission.

Un chien qui a un rang hiérarchique important entre sur le territoire la tête haute, la queue levée et ne prête aucune attention à ses subordonnés, qui pourraient se faire mordre s’il se mettait en travers de sa route. Si les dominés vont à la rencontre d’un dominant, ils le font en exagérant fortement les postures de soumission : ils rampent quasiment et ils ont tendances à vouloir lécher les babines du dominant en se tenant plus bas que lui. Les postures exagérées de soumission et les léchages servent à inhiber l’agressivité d’un dominant.

Il est donc impératif que lors des départs et des retours à la maison, les maîtres ignorent complètement leur chien et ne le laisse pas leur sauter dessus ou se frotter à eux. Il est indéniable qu’un votre chien est excité et semble joyeux au retour de ses maîtres votre retour. Mais la façon dont un chien va accueillir ses maîtres et leurs façons d’y répondre vont déterminer leur statut respectif. Prêter attention à un chien qui vient en entrant revient à lui demander son aval pour entrer sur le territoire et cela lui donne la lourde responsabilité de la garde.

S’il s’approche de ses maîtres avec une posture basse, sans les toucher, mais entournant autour d’eux, il exprime sa soumission.

Il est donc impératif d’entrer sans prêter attention aux chiens. C’est difficile car on aimerait penser que ce comportement est amical et que le chien vient nous dire bonjour, mais il n’en est rien, le chien vient s’affirmer. L’éducation d’un chien exige en premier lieu de se détacher des projections humaines quant à la signification des comportements des chiens. Il est donc nécessaire que les maîtres ignorent leur chien en entrant. Ils doivent attendre que leur chien ne les sollicite plus pour l’appeler ou aller le voir et ce pendant des heures s’ils le souhaitent. La seule règle est de l’ignorer tant qu’il demande de l’attention. Si le chien saute sur ses maîtres, ils doivent lui tirez la peau jusqu’à ce qu’il arrête.

Les chiens ne doivent pas aller accueillir les personnes qui entrent à la maison. Il penserait pouvoir, et devoir, décider qui peut entrer. Un chien à fort tempérament peut mordre une personne qui veut entrer pour protéger le territoire. Le laisser aller à la porte lui donne ce pouvoir qui est aussi une responsabilité. Même si un chien a peu de tempérament, pour son équilibre, il ne faut pas lui donner de prérogatives de dominant en le laissant accueillir ces personnes.

Il est important d’imposer à un chien de rester à sa place. Il pourra en sortir et aller voir les invités une fois qu’ils sont installés.

D Au centre du territoire

Ne laissez pas votre chien se mettre au centre d’un cercle que vous pouvez former physiquement avec les membres de votre famille ou avec des invités. Vous pouvez l’inviter à se faire caresser mais ne le laissez pas s’y installer.

E Le lieu de couchage

Tous les chiens, même les subordonnés peuvent s’installer sur l’ensemble du territoire lorsqu’un dominant n’est pas présent pour imposer quoi que ce soit. Lorsqu’un dominant est couché quelque part, en général, il ne tolère pas qu’un subordonné s’approche. Le périmètre qu’il défend est variable; de plusieurs dizaines de centimètres à quelques mètres.

Un chien peut se coucher, à son initiative, sur des lieux permettant de surveiller plusieurs parties de la maison, mais ses maîtres ne doivent pas lui imposer d’aller à ces endroits. Cela reviendrait à lui donner le rôle de la surveillance du territoire. Quand vous lui demandez d’aller à son panier, placez le dans un endroit reculé.

IV La nourriture

Chez les chiens l’organisation des repas diffère en fonction de la taille de la proie.

  • Face à une grosse proie, les chiens mangent ensemble, mais moins il reste de nourriture plus les individus qui ont un statut bas dans la hiérarchie s’écarteront pour céder les restes aux chiens de rangs plus importants.
  • Face à une petite proie, il n’y a pas de partage. Le chef de meute mange toujours le premier, lentement, et aucun individu ne s’approche de lui sous peine de morsure. Pendant un repas, un chien dominant fait respecter un périmètre à l’intérieur duquel un dominé, ne pourra pénétrer. Plus la nourriture est convoitée plus ce périmètre(propre à chaque chien sera large).

Lorsqu’il a terminé de manger, le leader s’écarte de la nourriture, vient alors le tour du chien qui occupe le rang hiérarchique inférieur. Celui là mange plus vite car le leader peut revenir manger, et son subordonné devra alors lui céder la nourriture. Lorsque le second chien à finit son repas vient alors le tour du troisième chien, puis du quatrième et ainsi de suite. Plus on descend dans la hiérarchie plus les chiens mangent rapidement.

Il est donc important que les maîtres prennent leurs repas avant celui de leur chien. Ce dernier ne doit pas s’approcher pas de la table, même s’il ne réclame pas. Un chien ne doit jamais s’approcher de ses maîtres lorsqu’ils sont proches de la nourriture : à table, lors de l’apéritif, pendant qu’ils cuisinent, ou lorsqu’ils préparent la gamelle. En tant que dominant ils doivent maintenir leurs subordonnés le maintenir à une certaine distance de leur nourriture et la défendre. S’il s’approche, il faut lui tirer la peau jusqu’à ce qu’il s’éloigne, s’il ne s’éloigne pas, ce n’est pas qu’il ne comprend pas c’est qu’il ne veut pas céder.

Quand les maîtres prennent leurs repas plus tard que d’habitude ce n’est pas un problème d’attendre pour leur compagnon. Un chien à besoin de repères hiérarchiques clairs et non pas d’habitudes d’horaires. Attendre la fin du repas des dominants fait partie de son univers. Il faut avoir en tête que plus l’on donne à un chien des habitudes d’horaires, plus il sera déstabilisé en cas d’imprévues.

Passé leur repas, les maîtres donnent la gamelle à leur chien. Il doit la manger seul. Sises maîtres sont présents ou s’ils passent à côté de lui pendant qu’il mange, il pensera qu’ils s’intéressent à la nourriture mais qu’ils n’osent pas lui prendre, ce qui est une attitude de soumis.

Le chien doit manger d’une traite. Ce sont les dominants qui prennent leur temps pour manger, ils ont le pouvoir de le faire. S’il ne s’intéresse pas à sa gamelle ou s’il la quitte, il faut la lui retirer, il comprendra qu’un dominant lui a prit sa part et il mangera au prochain repas.

Lorsqu’un chien a eu l’habitude d’avoir de la nourriture à sa disposition en permanence, il ne mangera quasiment pas lors des premiers repas. Il ne faut pas s’inquiéter s’il ne mange pas les premiers repas, un chien ne se laisse pas mourir de faim, mais il peut se retenir de manger pendant longtemps. Sa gamelle lui est présentée à chaque repas, lorsqu’il aura faim, il mangera.

Il ne faut jamais donner de la nourriture à un chien à la main car chez cette espèce le partage des petites quantités de nourriture n’existe pas. Un dominant peut prendre la nourriture à un subordonné alors qu’un soumis doit la céder. Quand les maîtres pensent qu’ils donnent à leur chien, celui-ci pense qu’il peut leur prendre de la nourriture, donc qu’il les domine.

Lorsqu’on donne un os ou un biscuit à un chien, il faut le poser à terre ou dans sa gamelle, et ignorer le chien lorsqu’il mange. Quand on donne un os à un chien, s’il l’abandonne, il faut le lui retirer et lui redonner plus tard.

Pour l’obéissance, les récompenses alimentaires sont déconseillées. D’une part parce qu’elles ne sont pas un gage d’obéissance. Si quelque chose de plus intéressant attire un chien, la récompense ne l’intéressera pas. D’autre part plus lui donner de la nourriture lui laisser prendre de la nourriture dans notre main c’est se soumettre à lui alors que l’on vient de s’imposer en lui donnant un ordre. C’est contradictoire. Un chien doit obéir parce qu’il est soumis et non pas dans l’espoir d’une friandise.

Il a été observé que des chiens pouvaient défendre leur nourriture face à un individu d’un rang supérieur à eux. Mais si un chien grogne sur ses maîtres pour défendre sa nourriture, il faut la lui reprendre et ne pas commettre l’erreur de venir mettre la main dans la gamelle d’un chien pendant qu’il mange en pensant l’amadouer. Lorsqu’on met sa main dans la gamelle d’un chien, on ne mange pas sa nourriture mais lui si. Il comprend alors que lorsqu’on tente de lui reprendre la nourriture c’est lui qui finit par la manger. Il remporte donc la nourriture et il sera logique de pouvoir la défendre s’il se sentait menacé.

V En promenade

En promenade les maîtres doivent décider de la direction à emprunter et décider des moments d’arrêt. S’ils ont également envie de s’arrêter quand leur chien le manifeste, c’est tout à fait possible de le faire, mais lorsqu’ils repartent, ils doivent le faire sans prêter attention à leur compagnon. Il doit les rejoindre et apprendre ainsi à les surveiller. Quand le chien devance ses maîtres et qu’ils changent de direction, ils ne doivent pas le prévenir. Encore une fois, il doit apprendre à faire attention à eux.

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