I L’âge idéal pour accueillir un chiot

‍

Deux mois est le meilleur âge pour accueillir un chiot car il est encore dans la période d’imprégnation ( qui s’étale de l’âge de 3 semaines à 3 mois). Changer totalement d’univers pendant cette période est très enrichissant pour un chiot qui pourra alors s’habituer parfaitement à son nouveau cadre de vie et à ce qu’il ne connaît pas encore. Même si l’éleveur stimule correctement ses chiots, il ne peut pas recréer l’ambiance d’un gare, d’un marché, d’une sortie d’école…

‍

Deux mois reste aussi un âge idéal lorsque les nouveaux maîtres ont des enfants, d’autres animaux, et que leur chiot n’en a pas côtoyé chez l’éleveur. Un chiot n’abordera pas les nouvelles espèces de la même façon à deux mois qu’à trois mois. En effet, toutes les espèces côtoyées pendant la période de socialisation et d’imprégnation seront considérées comme « amies », feront parties de son cadre de référence.

‍

‍

II Comment le chien perçoit-il les humains ?

‍

A La famille

‍

La famille est la nouvelle meute de votre chien. Bien que le chien distingue l’Homme de son espèce, il se comporte avec lui comme il le fait avec ses congénères parce qu’il en a côtoyer durant la période de socialisation (de 3 semaines à 3 mois).

‍

L’Homme est un rival pour le chien et il va essayer de le dominer avec plus ou moins d’acharnement selon son tempérament. Comme dans une meute, au sein d’une famille, le chien doit nécessairement avoir un rang hiérarchique, c’est son mode de fonctionnement.

‍

‍

‍

‍

‍

‍

Le chien a besoin de repères hiérarchiques clairs, son équilibre en dépend. Votre chien, dès son arrivée va jauger chaque membre de la famille pour le définir en tant que dominant ou dominé. En fonction de ce chaque personne lui impose ou lui permet, il va définir son statut. Si l’on ne domine pas un chien, c’est lui qui dominera. Toute meute, pour sa survie, a besoin d’un chef cohérent.

‍

Le chien fait une distinction entre les hommes et les femmes. Il les considère respectivement comme mâles et femelles. Il va se positionner dans une hiérarchie vis-à-vis de chaque humain de même sexe que lui avec qui il sera en rivalité pour s’approprier les individus de sexe opposé.

Il est fréquent de voir qu’un homme ou qu’une femme ne puisse pas venir s’installer à côté de son conjoint sur le canapé lorsqu’un chien du même sexe que lui y est installé. Souvent cette personne pensait rassurer le chien en le caressant et en lui parlant à voix basse pour le rassurer. En réalité ce comportement encourage le chien, la voix basse et les caresses le félicitent pour son comportement.

Vous le lirez plus loin, la sexualité donne du pouvoir au chien, c’est l’un des points que le chef de meute contrôle.

‍

‍

B Les enfants

‍

Les enfants sont l’équivalent de chiots pour les chiens. Il est très important d’avoir en tête que les accidents liés aux morsures de chien touchent particulièrement les enfants. En2007, le British Medical Journal a relayé un appel aux médecins à propos des morsures canines : « Ces morsures sont devenues à la fois un problème de santé publique et un sujet de débat sur la protection des enfants » explique Rachel Besser. A noter que le nombre d’hospitalisation pour morsures est inférieur en Angleterre par rapport à la France.

‍

Il y a deux périodes d’âges où l’on note un pic des accidents liés aux morsures de chiens dirigés vers les enfants :

• Le premier, lorsque les enfants commencent à se déplacer tout seul et jusqu’à trois ans. A ces âges, les enfants agrippent les choses y compris les chiens. Les enfants ont observé pendant des mois les chiens et ils vont aller « l’explorer ». Un chien qui se fait saisir peut prendre se geste comme une agression et cela peut aussi être douloureux. Dans l’un ou l’autre cas, la morsure est une réponse parmi d’autre que le chien peut adopter. Vous devez toujours être vigilant quant à la façon dont les enfants entre en relation avec un chien. Il faut apprendre aux enfants les bons gestes. Il ne faut jamais laisser un enfant de cet âge seul avec un chien. Avant trois ans, les études réalisées montrent également que les enfants ne sont pas capables d’interpréter les grognements d’un chien comme une menace. Les grognements sont la dernière étape avant la morsure, ils sont une mise en garde. Si l’enfant poursuit malgré les grognements il risque grandement de se faire mordre. Il est impératif de toujours accompagner un enfant qui entre en contact avec un chien et de lui apprendre à caresser un chien et non à l’agripper.
• Le deuxième âge sensible est l’adolescence. Avant l’adolescence, les enfants sont perçus comme l’équivalent de chiots avec lesquels les adultes sont plus tolérants qu’ils ne le sont avec les adultes. Les enfants pubères sont désormais de jeunes adultes qui sont dorénavant perçus comme des rivaux puisqu’ils vont faire leur entrée dans la hiérarchie adulte. Les chiens ne tolèreront plus certains comportements que les enfants pouvaient avoir. Au moment de la puberté il est important que les adolescents dominent leur chien en imposant une somme de règles de vie que nous aborderons dans le Chapitre IV, II

‍

‍

‍

‍

‍

‍

C Les inconnues

‍

Les inconnues sont des rivaux pour le chien qu’il va essayer de dominer au même titre que les membres de sa famille. Il le fera de façon plus ou moins prononcée selon son tempérament d’un chien et de son rapport aux humains depuis son plus jeune âge. Un chien qui a été beaucoup caressé associera les humains aux caresses et à un contact agréable, cela aura tendance à atténuer sa volonté de dominer, qui sera quand même toujours sous-jacente, car un chien qui reçoit les caresses qu’il demande est un chien qui domine.

‍

La domination que peut exercer un chien à l’encontre d’inconnus, n’aura pas de répercutions sur ses maîtres. Il est quand même préférable d’empêcher un chien de sauter sur les gens ou de les coller, cela lui donne l’habitude de dominer et de prendre du pouvoir. En tant que dominant le maître à le pouvoir de gérer les interactions que les individus de votre peuvent avoir entre eux, mais également avec des individus extérieurs à la meute.

Lorsque des personnes caressent ou jouent avec un chien qui n’est pas le leur, après un moment, il faut que ses maîtres l’envoie à sa place à la maison, qu’il se couche à l’extérieur.

‍

D’une manière générale, il n’est pas souhaitable que votre chien soit le centre de l’attention.

‍

‍

III Accueillir un chien

‍

A L’arrivée du chiot

‍

Pour un chiot quitter l’élevage, le seul cadre de vie qu’il ait connu jusqu’à lors, peut être une expérience difficile à vivre. Il a également quitté sa mère et sa fratrie. C’est tout son cadre de référence qui change et il va devoir s’adapter à un nouvel univers. Dès son arrivée à la maison, il faut laisser le chiot explorer les lieux tranquillement afin qu’il prenne les points de repère de son nouveau territoire. Il va ensuite tomber de fatigue, le voyage et toutes ces découvertes l’épuisent. Il est très important de ne pas le réveiller, le sommeil est primordial pour le développement des chiots. Il est nécessaire pour la croissance.

‍

‍

‍

‍

‍

‍

Dès son arrivée un chiot va reporter le lien d’attachement qu’il avait avec sa mère vers une personne, généralement celle qui passe le plus de temps avec lui. Il sera très attaché à cette personne indépendamment de son rang hiérarchique. Le chien aura donc une personne à qui il sera plus attaché, mais ce lien s’estompera souvent avec le temps et notamment à la puberté. Dans une famille il y a parfois une personne qui n’aime pas particulièrement les chiens et c’est souvent celle-ci dont le chien cherchera la présence. Cette personne, distante avec le chien, adopte le comportement d’un dominant et un chien suit les dominants.

Lors des deux ou trois premières nuits, certains chiots peuvent gémir. Même si ses maîtres ne souhaitent pas que leur chien dorme dans leur chambre, l’y accueillir une petite semaine l’aidera à passer plus sereinement la transition avec l’élevage.

Si le chien doit dormir seul dans une autre pièce, il est fort probable qu’il aboie et qu’il couine une bonne partie de la nuit. Il ne faut pas intervenir. Il appelle, et si ses maîtres vont le rassurer (ou même le punir), ils renforcent l’association que fait le chien : j’appelle, on vient me voir.

‍

‍

B Les premiers jours

‍

    1 ) La propreté

‍

Un chien doit être complètement propre, selon des critères humains, à l’âge de 5 mois. Les muscles du sphincter, qui lui servent à se retenir, ne sont pas encore complètement opérationnels avant. Un chiot de 2 mois peut difficilement se retenir plus de 2 heures lorsqu’il est éveillé.

Le chiot en arrivant chez ses maîtres à déjà appris la propreté à l’échelle canine : il ne fait pas ses besoins ou il dort. La propreté demande de la patience et de la disponibilité. Plus un chiot sera sorti souvent et régulièrement plus il se retiendra rapidement à la maison.

‍

Il faut sortir systématiquement un chiot après qu’il ait :

• Bu
• Mangé
• Dormi
• joué

Il faut toujours l’amener au même endroit autour de la maison et le féliciter très chaleureusement dès qu’il fait ses besoins.

Il y a deux erreurs à ne surtout pas commettre :

• La première est de se mettre en colère et de punir un chiot lorsqu’il est surpris en train de faire ses besoins à la maison. Par la suite il pourrait manger ses selles pour les faire disparaître afin d’éviter votre colère. S’il est prit sur le fait il faut l’amener très rapidement à l’endroit où il doit faire ses besoins.
  ‍
• La deuxième : le journal et les alaises pour la propreté sont à proscrire. Une grande partie des chiens qui y ont été habitués continueront à faire leurs besoins à l’endroit ou étaient les journaux, même après qu’ils aient été retiré. Le laisser faire ses besoins sur des journaux c’est l’autoriser à se soulager à la maison.

‍

‍

‍

‍

‍

‍

    2 ) Les sorties

‍

Il est primordial d’amener rapidement et très régulièrement un chiot dans des lieux qui sont très bruyants et très animés. L’imprégnation au monde extérieur se perd, durant les premiers mois de la vie d’un chiot, si elle n’est pas fréquemment travaillée.

Mis à part la quantité d’exercice physique, un chiot doit avoir le plus rapidement possible la vie qu’il mènera à l’âge adulte. S’il est amené à suivre ses maîtres partout, il doit le faire dès rapidement après son arrivée. Il doit être habituer à aller au restaurant, à l’hôtel, à la sortie de l’école, au café, prendre le train, aller chez des amis…

‍

‍

‍

‍

‍

‍

Plusieurs petites sorties sont préférable à de longues promenades. Un chiot n’a pas encore la force de marcher des heures. Il a besoin de longues périodes de sommeil (qui constitue d’ailleurs son activité principale).Il est vivement conseillé de détacher un chiot le plus souvent possible dès que l’endroit le permet. A deux mois, un chiot détaché restera collé à ses maîtres.

Certains individus veulent déjà décider de la direction de la promenade, lorsqu’ils décident de s’arrêter et de ne plus avancer, il ne faut pas s’arrêter mais continuer d’avancer, ils rejoindront rapidement leurs maîtres. Plus les chiots grandissent et plus ils s’éloigneront de leur maîtres, mais de façon très progressive.

‍

    3 ) Les repas

‍

Un chiot s’autorégule au niveau alimentaire jusqu’à environ 6 mois, il pourrait donc avoir sa nourriture toujours à disposition mais ce serait une erreur d’un point de vue hiérarchique.

Il faut lui donner deux ou trois repas par jour, toujours après que ses maîtres aient mangé .La gamelle doit être disponible une dizaine de minutes, pas plus, puis elle doit être retirée. Pendant ce laps de temps le chiot doit manger tout ce dont il a besoin, sa gamelle doit donc être copieusement remplie de sorte qu’à la fin de son repas il doit toujours rester de la nourriture.

Les quantités de nourriture que les chiots prennent à chaque repas peuvent varier énormément, ils alternent les périodes où ils mangent énormément et celles ou ils mangent très peu. C’est en adéquation avec la croissance : ils seront parfois très ronds juste avant une poussée de croissance, puis très svelte avant la suivante.

‍

Pour changer l’alimentation d’un chiot (ou d’un chien adulte) il faut procéder progressivement, sur une dizaine de jours :

• Les 3 premiers jours sa ration doit être composée au trois quart de son ancienne alimentation et d’un quart de la nouvelle.
• Les 3 jours suivants, sa ration doit être composée pour moitié de la nouvelle alimentation et pour l’autre moitié de l’ancienne.
• Les 3 derniers jours sa gamelle sera composée d’un quart de son ancienne alimentation et au trois quarts de la nouvelle.

‍

    4 ) Les punitions et récompenses

‍

Il faut toujours punir ou féliciter un chien sur le moment de l’action. Cinq secondes après, c’est déjà trop tard. Un chien associe les émotions, la colère ou la joie de son maître, pour son action immédiate. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de mémoire ou qu’il ne se projette pas dans le temps, bien au contraire, mais ce dont il n’est pas capable c’est de projeter les humeurs de ses maîtres dans le temps. Il ne peut pas associer nos attitudes à un comportement passé ou futur.

Lorsqu’un chien fait des dégâts en l’absence de ses maîtres, la punition à leur retour est incompréhensible pour lui. Certaines personnes affirment pourtant qu’elles savent quand le chien à fait des « bêtises ». Quand elles rentrent le chien est tout penaud ou va se cacher.

‍

Prenons l’exemple d’un chien qui déchire des rideaux. La première fois qu’il les déchire, il se fait réprimander au retour de son maître. La seconde fois que son maître sera en colère à la découverte des morceaux de tissu au sol, il va associer la présence de son maître, la sienne et les morceaux au sol à de la colère. Pour le chien, la simple association de ces trois éléments engendrera de la colère chez son maître, indépendamment de qui est à l’origine des dégâts. Si une personne déchirait les rideaux pendant l’absence des maîtres, le chien aurait la même réaction.

‍

‍

‍

‍

‍

‍

Pour punir un chien, il faut donc le prendre sur le fait. Rien ne sert de crier mais il faut prendre une mimique qui exprime la colère, un air menaçant. Le but de la punition est que le chien associe son comportement à quelque chose de désagréable. Il est donc possible de le secouer par la peau du coup ou de lui tirez la peau au niveau du dos ou des côtes. Il faut également que le chien apprenne que ses maîtres peuvent agir à distance, dans le cas contraire il fera des bêtises et des qu’ils s’approcheront pour le sanctionner il arrêtera puis recommencera sitôt les maîtres éloignés. Pour agir à distance on peut arroser un chien avec de l’eau ou jeter un magasine à côté de lui.

Recevoir de l’attention d’un dominant est très gratifiant pour un chien. Pour le récompenser, rien de mieux que les caresses et une voix joyeuse.

Comme pour une punition, lorsque vous félicitez votre chien, ce doit être pour ce qu’il fait dans l’instant ou il le fait.

‍

‍

C Accueillir un chien adulte

‍

Dès l’arrivée d’un chien adulte, il faut s’affirmer comme le dominant. Beaucoup de personnes qui ont adopté un chien venant d’un refuge « gâtent » le chien en se disant qu’il a souffert et souhaitent rattraper un passé qui serait douloureux. C’est malheureusement la pire chose à faire car ça ne donne pas un cadre rassurant au chien qui pourrait développer des troubles du comportement.

‍

Si l’on donne des prérogatives de dominants à l’arrivée d’un chien, en lui faisant des caresses quand il en réclame ou en le laissant monter sur le canapé par exemple, il sera beaucoup plus difficile de s’imposer à lui par la suite, que si cela est fait d’emblée. Il ne faut pas oublier qu’un chien dominé est un chien apaisé qui vit dans un cadre rassurant.

‍

Un chien adulte qui arrive dans un nouveau foyer passera par une phase d’observation qui dure généralement à peu près trois semaines. Passés ces trois semaines, le chien défendra la place qui lui a été accordée et il sera plus difficile de reprendre un statut de dominant que si cela avait été fait dès son arrivé. Il faut donc adopter une attitude de dominant dès les premiers instants passés avec lui.

‍

‍

Télécharger le Devoir

‍

‍