Avant de débuter l’apprentissage des ordres, vous devez expliquer différents points :
Un chien obéit pour 2 raisons : Pour obtenir quelque chose d’agréable ou pour éviter quelque chose de désagréable.
Baser l’obéissance uniquement sur des récompenses ne donne pas de résultats satisfaisants, voir des résultats inexistants.
Pour obtenir une obéissance solide qui vous permette d’amener votre chien partout avec vous et qu’il obéisse en toutes circonstances, vous devez alterner récompenses et inconforts. Récompense dès qu’il obéit et inconfort à chaque fois qu’il désobéit.
Comment le chien comprend t-il un ordre ?
L’ordre donné est un son (ou un geste) qui sera associé à tout ce qui va suivre. Ce qui suit sera interpréter par le chien de cette façon : « Si j’obéie à l’ordre, c’est très agréable, mais tant que je n’obéie pas je serai dérangé. Le seul moyen d’arrêter ce qui me dérange et d’obéir ». Le chien comprendra très vite qu’obéir est aussi un moment qui peut être très agréable pour lui, beaucoup plus agréable que d’être dérangé tant qu’il refuse d’obéir. Et immanquablement il finira par faire le choix de ce qui est agréable.

Les récompenses seront données par la voix et par des caresses, et non par de la nourriture.
Retenez bien les explications qui vont suivre, car quasiment tous les éducateurs canins utilisent des méthodes basées sur les récompenses alimentaires et vous devrez expliquer aux maître pourquoi vous travaillez différemment.
L’utilisation de friandises est fondamentalement inefficace pour deux raisons :
Tout d’abord, lorsqu’un chien s’intéresse à quelque chose de plus attrayant que la nourriture qui lui est proposée, il n’écoutera pas. S’il s’apprête à traverser une route pour rencontrer un chien qu’il vient d’apercevoir et que la friandise ne l’attire pas suffisamment pour qu’il revienne pour l’obtenir il risque de se faire renverser par une voiture.
La deuxième raison est comportementale. Lorsque nous voulons faire obéir un chien, il faut qu’il nous perçoive comme un individu de rang hiérarchique supérieur au sien. Un subordonné n’impose rien à son supérieur hiérarchique.
De plus, dans une meute, seul un dominant peut s’approcher d’un subordonné pour lui prendre sa nourriture. Du point de vue du chien, nous adoptons une position de soumission en le laissant prendre la nourriture qui est dans notre main.
Ces dernières années, certains professionnels affirment que les chiens ne fonctionnent plus selon un monde strictement hiérarchique, et encore moins dans une relation hiérarchique avec les humains, car nous sommes une autre espèce. Les éthologues, comportementalistes et vétérinaires les plus reconnus en Europe comme Monique Bourdin, Pierre Jouventin ou encore Patrick Pageat sont unanimes pour dire que le chien doit être dominé pour son équilibre.
« La notion de hiérarchie contribue au bien-être et à l’équilibre du chien. C’est au maître d’assumer la dominance et c’est seulement à ce moment-là qu’il rendra son animal heureux. Un animal qui n’a pas à mener la meute se sentira en sécurité puisque ses besoins seront pris en charge. Être dominé ne signifie pas être humilié, mais plutôt être protégé par le groupe, se sentir en sécurité » explique Patrick Pageat (médecin vétérinaire et docteur en sciences naturelles spécialisé en médecine comportementale vétérinaire pour les animaux de compagnie français. Fondateur et directeur scientifique de l’IRSEA et de l’Institut de recherche en sémio chimie et éthologie appliquée). « Le chien est un être social, pour s’en sortir il faut établir cette relation hiérarchique en permanence, dans l'alimentation, le sommeil et le contact. C'est la seule façon de structurer et d'apaiser l’animal." Dit Monique Bourdin, docteur vétérinaire, diplômée de l'Institut Pasteur de Paris, ancienne responsable de l'éducation et des consultations en troubles du comportement à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort. "Il y a des débats aujourd'hui parmi les comportementalistes... certains disent que la hiérarchie n'est pas vraie... Ils ont tort... Il faut rentrer dans la hiérarchie. Si on ne fait pas son travail de chef de meute, on va avoir des ennuis. Quand on connaît bien le chien, il n'y a pas de remise en question à ce sujet. Ce n'est pas au chien de décider où il va, ce qu'il mange... Ce n'est pas lui qui doit être le chef, car si on lui laisse de la place et s'il est un peu loup sur les bords, il prendra la place du chef de meute et on n'aura plus rien à dire. Il faut accepter la hiérarchie ». Pierre Jouventin, ancien Directeur de recherche en éthologie au CNRS et Directeur du laboratoire d'écologie au CNRS.
Si vous sentez que vous client doutent de vos propos, vous pouvez leurs citer ces éminents spécialistes.
L’apprentissage des ordres doit se faire dans un lieu qui présente le plus de stimulations possibles: Autres chiens, joggers, promeneurs, enfants… Si vous effectuez l’apprentissage dans un lieu très calme, le chien n’apprendra pas à obéir en présence de ce qui l’attire et lorsque cela arrivera aux maîtres, ils seront majoritairement démunis. Plus vous donnerez vos leçons dans un endroit stimulant et meilleur sera le niveau d’obéissance.

Lorsque vous donnez un ordre à votre chien, l’intonation de voix ne doit pas être sèche ou autoritaire, contrairement à ce qu’un certain nombre de maîtres pensent. Un ordre peut très bien être chuchoté ou donné par un geste. Ce n’est pas la façon dont vous donnez l’ordre qui détermine le niveau d’exécution mais ce que vous allez faire après lui avoir donné l’ordre.
Lorsque vous donnez un ordre à un chien, vous pouvez l’associer à son nom, mais ce n’est pas nécessaire.
Il est fondamental qu’un chien obéisse dans la durée, c’est à dire jusqu’à ce que vous lui donniez une indication de fin. S’il n’a pas appris à tenir les ordres jusqu’à ce que vous l’en libériez, il ne restera pas en place. Si vous amenez votre chien au restaurant avec vous, s’il est censé rester couché, il pourrait se lever toute les 30 secondes vous empêchant ainsi de prendre votre repas tranquillement.
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