I Le chien de recherche et de sauvetage
Concernant la recherche de personne et le sauvetage, l’Etat reconnaît 3 brevets nationaux :
- le Brevet national de maître-chien de recherche et de sauvetage en décombres
- le Brevet nationale de maître-chien d’avalanche
- le Brevet national de maître-chien de recherche et de sauvetage de personnes égarées
Les maîtres chiens sont principalement des pompiers, gendarmes ou bénévoles. Ils ont pour mission de sauver des personnes en mer, des personnes coincées dans des avalanches, dans les décombres d’un tremblement de terre ou des personnes perdues.
A Le sauvetage aquatique
Il existe en France une association (loi 1901) qui regroupe plusieurs écoles de maître chien de sauvetage aquatique : la Fédération Nationale des Maîtres-Chiens de Sauvetage Aquatique (FNMCSA). Elle est chargée de former les équipes cynophiles composées d’un maître et de son chien. Ces équipes sont initialement composées de bénévoles et leurs chiens sont de race Terre-Neuve, seule race autorisée pour cette activité.
Les équipes de sauvetage interviennent pour des structures officielles de secours des municipalités, pour la SNSM (Société Nationale de Secours en Mer), ainsi que les pompiers.
Certains bénévoles sont employés par les municipalités pour la surveillance des plages l’été.

B La recherche et le sauvetage en décombres
Les maîtres-chiens qui exercent cette activité sont bénévoles ou professionnel (militaire, gendarme ou sapeur-pompier). Leurs chiens sont appelés « chien de catastrophe ».
Les chiens doivent avoir reçu un entraînement spécifique et intense dès le plus jeune âge car ils sont chargés d’intervenir dans des conditions climatiques, régionales et de terrains extrêmement variées. Ils ne doivent pas non plus être déconcentrés par le bruit des machines, des secousses sismiques résiduelles ou des explosions.
En France, les races les plus prisées pour la recherche sont les Bergers Belges et Bergers Allemands.

C Le sauvetage en avalanche
Les maîtres-chiens d’avalanche sont soit des personnes qui exercent bénévolement mais qui sont des professionnels de la montagne, soit des professionnels de la gendarmerie, de la police ou des sapeurs pompiers.
Pour exercer, il est nécessaire de posséder un des deux diplômes suivants :
- celui de maître-chien de la gendarmerie, qualification avalanche
- celui délivré par l’Association Nationale pour l’Etude de la Neige et des Avalanches (ANENA)
Les équipes cynophiles sont mobilisables à l’année, le maître doit pouvoir intervenir à ski et doit donc posséder un excellent niveau tout en sachant conduire son chien.
Pour cette raison, et pour intervenir avec des chiens parfaitement entraînés, les équipes suivent un entraînement et une formation continue et sont régulièrement contrôlés.
Ce sont encore une fois les Bergers allemands, les Malinois et les Retrivers qui sont les plus fréquemment utilisés en France. D’autres races sont également utilisées, seules les races à poils longs sont écartées, la neige qui s’accumule sur leurs poils peut les gêner.

D La recherche de personnes égarées
C’est avant tout une discipline sportive, encadrée par la CNEAC (Commission Nationale Éducation et Activités Cynophiles) branche de la Société Centrale Canine. Cette activité se pratique au sein des clubs affiliés à la SCC. Les binômes maître/chien qui possède le« Brevet de maître et chien de recherche et d’utilité » peuvent participer à des recherches réelles. Ces recherches concernent des enfants égarés ou des personnes âgées ou malade (maladie mentale, maladie d’Alzheimer).

II Le maître-chien de sécurité et d’intervention
Ces équipes cynophiles sont utilisées pour leurs capacités préventives, dissuasives, de vigilance et d’attaque.
Les conducteurs de chiens peuvent travailler pour la Police, la Gendarmerie, l’Armée pour des entreprises publiques comme la SNCF et la RATP ou des entreprises privées. Les administrations possèdent des formations et qualifications qui leur sont propres.
Quatre formations donnent lieux à des certifications professionnelles qui sont enregistrées par le RNCP (le Répertoire National des Certifications Professionnelles) :
- Conducteur de chien de sécurité au contact du public : Ils veillent à la sécurité des biens et des personnes en effectuant des patrouilles. Leur mission est avant tout préventive et dissuasive mais ils peuvent très bien faire intervenir leur chien. Ils travaillent dans les transports pour la RATP et la SNCF mais aussi pour les aéroports de Paris et des sociétés engagés par différents réseaux de transport en commun.
- Agent cynophile de sécurité : Ils sont chargés de la surveillance, postée ou itinérante, d’espaces aussi variés que les stades, parkings, entreprises, aéroports, locaux commerciaux, résidences de particuliers etc… Ils doivent être titulaires de l’AFPS(Attestation de Formation aux Premiers Secours), de l’ERP1 (Etablissement Recevant du Public) du SSIAP niveau 1 (Service de Sécurité Incendie et Assistance à Personnes).
- Agent conducteur de chien en sécurité privée et l’Agent de sécurité conducteur de chien sont deux certifications pour les maîtres-chiens qui exercent pour des sociétés privées. L’agent doit avoir au moins 18 ans, avoir un casier judiciaire vierge et posséder son propre chien qui doit être âgé au minimum de 18 mois. Ils interviennent en faisant des rondes ou après le déclenchement d’une alarme. Leur mission est d’assurer la protection des biens mais aussi des personnes en effectuant des rondes ou des missions de surveillance. Ils doivent travailler en harmonie avec les autorités et les forces de l’ordre et respecter la réglementation en vigueur en matière de sécurité.
III Le maître-chien de recherche de stupéfiants ou d’explosifs
Pour la recherche des stupéfiants, les équipes cynophiles font parties des Douanes, de la Police ou de la Gendarmerie. Leur mission est principalement le contrôle des véhicules de transport ou des passagers. Ils interviennent dans les gares, les aéroports, aux frontières, mais aussi sur l’ensemble du territoire avec les équipes de la douane volante.
Les brigades peuvent également intervenir lors d’enquête policière ou lors des arrestations pour chercher des preuves.

Les maîtres chiens de détection d’explosifs travaillent également pour les Douanes, la Police, la Gendarmerie mais aussi pour l’Armée de Terre. Ils travaillent sur les mêmes lieux que les chiens détecteurs de stupéfiants mais interviennent également sur les lieux de différentes manifestations et avant le passage de personnalités publiques.
Le dressage de ces chiens repose sur le jeu. Les odeurs des différentes drogues ou explosifs sont associées, par l’animal, à son jouet préféré. Lorsqu’il travaille, le chien cherche alors son jouet.
IV Le chien d’assistance
Les chiens d’assistance ne se cantonne pas à aider les personnes mal ou non voyantes, ils assistent également les personnes atteinte d’handicaps sévères comme par exemple une paralysie motrice importante, la surdité, la myopathie.

Comme pour les chiens de catastrophe, ceux qui sont chargés d’aider des personnes handicapées doivent être parfaitement équilibrés. Il ne faudrait pas qu’un chien s’échappe parce que quelque chose l’effraie et laisse son maître seul ou qu’il soit agressif dès qu’il rencontre un congénère ou qu’un inconnu souhaite le caresser.
A L’éducateur
Le titre d’éducateur de chien guide d’aveugle est reconnu par le répertoire national des certifications professionnelles. Après son baccalauréat, le futur éducateur est formé en alternance durant 3 ans. Un éducateur peut aussi obtenir la validation de son expérience professionnelle auprès d’un jury spécialisé.
Certains éducateurs sont également spécialisés dans l’élevage des chiens d’assistance qui naissent au sein des bâtiments des associations et au CESECAH (Centre d’Etude de Sélection et d’Elevage pour Chiens guides d’Aveugles et autres Handicapés).
Dès leur naissance, le travail des salariés et de stimuler les chiots en vue de leur future fonction. Il est impératif que ces chiens soient très équilibrés pour permettre aux non voyants d’évoluer quel que soit le milieu.
L’éducateur joue un rôle important dès le plus jeune âge du chien et tout au long de sa carrière. Il sélectionne les chiots qui semblent les plus aptes à ce travail et les plus équilibrés. Il sélectionne les chiots selon leurs capacités physiques adaptatives et cognitives.
L’éducateur rencontre entre 2 et 4 fois par mois la famille d’accueil pour des séances de travail et il se rend régulièrement à leur domicile pour s’assurer de la progression des chiots et déceler d’éventuels troubles du comportement.
C’est évidemment l’éducateur qui va inculquer aux chiens les apprentissages aux fonctions nécessaires pour aider leurs futurs maîtres, au cours de période de formation intensive. Enfin, l‘éducateur assure la passation avec la personne handicapée, s’occupe de l’intégration du chien, assure le suivit et le maintien des apprentissages. La formation des chiens est longue, intensive et donc coûteuse.
B Le chien
Les chiens d’assistance sont des animaux considérés d’utilité publique, ils peuvent accompagnés leurs maîtres dans tous les lieux publics : théâtre, supermarchés, transport en commun etc…
Tous les chiens peuvent devenir chien d’assistance mais les grandes races sont privilégiées car elles peuvent attraper ou toucher des choses en hauteur (attraper des clés sur une table, ouvrir une porte en appuyant sur la poignée, etc…). La robustesse d’un chien est aussi un critère à prendre en compte car l’animal doit porter un harnais, parfois du matériel et guider son maître.
Les chiens doivent être en bonne santé. Les chiens atteints de certaines tares tels que la dysplasie, tares oculaires, diverses boiteries ou problèmes cutanés sont écartés de la sélection. Les chiens sont systématiquement stérilisés pour éviter toute attirance qui perturberait grandement leur travail.

Les chiens doivent être parfaitement équilibrés et socialisés, ils doivent être capable de travailler avec n’importe quelle personne. Les chiens asociaux, craintifs, qui présentent un quelconque trouble du comportement rédhibitoire seront également écartés de la formation. Lorsque les chiots, ou jeunes adultes, sont écartés, ils sont réformés. Cela représente 40% des chiens. Ils seront alors adoptés par des bénévoles, des particuliers ou pourront être utilisés dans des maisons de retraites ou des foyers pour jeunes en difficultés.
Après leur passage en famille d’accueil ou ils ont reçu les apprentissages de base, les chiens intègrent l’école, vers l’âge d’un an, et passent à la formation intensive avec les éducateurs. L’apprentissage des ordres appris en famille d’accueil sont perfectionnés puis vient l’apprentissage des ordres spécifiques qui dépendent des futures fonctions du chien.
Les chiens apprennent à aller chercher des objets comme les clés par exemple, à ramasser des choses tombées au sol pour les donner à leur maîtres, ils apprennent à emprunter les passages piétons, a prendre le métro, à éviter les obstacles, à ouvrir et fermer les portes, etc…
Ce dressage spécifique peut durer jusqu'à deux ans et se fait principalement en renforcement positif avec des récompenses alimentaires. C’est donc autour de la troisième année que le chien est remis à la personne handicapée après quelques essais qui permettent de juger la compatibilité du couple maître/chien. Si une certaine complicité ne se met pas en place, le chien sera proposé à une autre personne.
C’est vers l’âge de 8 ans que les chiens sont réformés, et plusieurs solutions s’offrent alors à l’animal qui pourra :
- rester chez la personne handicapée mais sans travailler,
- retourner dans la famille d’accueil qui s’est occupée de lui la première année,
- être adopté par des bénévoles.
C La famille d’accueil
Les familles sont bénévoles, les soins vétérinaires, les dépenses alimentaires ainsi que le matériel nécessaire à l’éducation sont pris en charge par l’association.
Il est préférable que ces familles vivent non loin du centre de l’association pour s’y rendre facilement et elles doivent être suffisamment disponibles pour se rendre aux multiples stages avec l’éducateur canins les premiers mois.
Les familles nombreuses, avec enfants et animaux, sont privilégiées pour la socialisation des chiots. Cela leur permet de cohabiter avec des hommes et femmes de tout âge et la socialisation à d’autres espèces et un plus non négligeable.
Généralement les chiens sont restitués lorsqu’ils sont âgés de 16 mois. Ils sont alors hébergés au centre de l’association et suivent un entrainement intensif

La famille d’accueil joue un rôle important dans les apprentissages du chiot mais plus encore dans la sociabilité et l’imprégnation à l’univers extérieur. Il leur revient d’amener avec eux le chiot dans une multitude d’endroit afin qu’il se familiarise avec la nouveauté, la foule et les stimulations extérieur. Il leur est donc recommandé d’amener le chien aux marchés, dans les transports en commun, dans les supermarchés, les restaurant etc…Les familles d’accueils possèdent une carte qu’ils peuvent présenter pour leur permettre de pénétrer dans un lieu public normalement interdit aux chiens. Les chiens d’assistance peuvent entrer dans tous les lieux publics y compris au théâtre, au musé, dans les bus. Plus la famille d’accueil sollicitera les chiots, plus ils seront équilibrés et placide durant leur vie d’adulte
La période de vie au sein de la famille et l’accompagnement dans des lieux très variés permet donc aux chiens de s’habituer au monde extérieur mais aussi de tester les réactions du chien pour tester son aptitude aux tâches qui lui seront demandées.
La famille d’accueil est aussi chargée d’inculquer au chiot les ordres de base comme assis, coucher, pas bouger, la marche au pied. Ces ordres seront ensuite affinés en centre avec l’éducateur mais ce premier apprentissage permet au chien de prendre très tôt l’habitude d’obéir.
D La remise du chien
Avant d’attribuer un chien à son maître, des stages entre plusieurs chiens et handicapés sont organisés. Les participants sont sélectionnés sur dossier et après entretien. Durant ces stages, au cours des premiers jours, les éducateurs observeront très attentivement les comportements des chiens, et des handicapés, pour déterminer les meilleures associations
Une fois les couples formés, les stages se poursuivent avec les binômes maîtres-chiens et les handicapés commencent à apprendre à se faire obéir de leur nouveau compagnon.
Une fois le chien placé, l’éducateur se rend régulièrement aux domiciles des personnes handicapées pour s’assurer de la bonne acclimatation de l’animal et de la bonne entente entre le maître et son compagnon.
Des stages de remise à niveau peuvent être effectués pour améliorer ou améliorer certains apprentissages. Les personnes handicapées n’utilisent pas tous les ordres que les chiens apprennent à l’école et il est nécessaire de les entretenir car si l’handicap se dégrade ou se modifie, ces ordres deviendront utiles.
E Les bénéfices de l’animal pour la personne handicapée
Les bénéfices de la présence dans chien dans la vie d’un handicapé sont multiples :
- le fait de s’occuper d’un animal en préparant sa gamelle, le brossant, le promenant, stimule la motricité. L’exercice que ces soins requièrent a tendance à diminuer les problèmes de santé de la personne handicapée
- l’aide apporté par l’animal, pour les déplacements, l’ouverture des portes, l’apport d’objets, permet plus d’autonomie à la personne handicapée qui peut, par conséquent, se passer d’une assistance humaine pour certaines tâches
- le chien à un rôle apaisant. Les bienfaits du contact avec l’animal est aujourd’hui reconnue : le fait de caresser un animal abaisse le rythme cardiaque et l’anxiété. Le chien rompt également la solitude que peuvent ressentir des personnes qui peuvent être, ou se sentir, isolées à cause de leur handicap
- la personne handicapée est mieux intégrée socialement, son chien est une source de contacts avec les personnes qu’elle est amenée à rencontrer lors de ses sorties. De nombreuses personnes sont attirées par les chiens et vont spontanément les caresser, la conversation avec le maître se fait alors assez naturellement.
V La zoothérapie
La zoothérapie est une activité qui consiste à mettre en contact un animal avec des patients, des personnes âgées, des adolescents, des enfants ou des prisonniers. Cette thérapie est utilisée lorsqu’une personne souffre de trouble mentaux, sociaux, physique et de stress important.
La zoothérapie vise à améliorer les contacts entre les patients et le thérapeute et à faciliter la thérapie.
Les espèces les plus utilisées sont les chiens, les chats, les chevaux, les lapins et les dauphins (interdits en France).

C’est à partir du 9ème siècle , en Belgique, que les bénéfices de la présence animal ont été découverts. A la fin du 18ème siècle, William Tuke découvre que les malades mentaux, lorsqu’ils s’occupent d’animaux, se responsabilisent et augmentent leur capacité à se concentrer. Mais c’est le psychiatre américain, Boris Levinson, qui va véritablement découvrir les bienfaits de la présence d’un animal dans la thérapie. Un enfant autiste a été mis, par inadvertance, en contact avec son chien. Immédiatement, l’enfant jusque la prostré sur lui même, s’est ouvert à l’animal.
Plus récemment, des études ont été mené dans plusieurs pays à travers le monde, qui ont toutes conclues que les possesseurs d’animaux étant moins malades et moins stressés et consultaient moins souvent les médecins que les personnes qui ne possèdent pas d’animal.
Il y a principalement deux formes de zoothérapie :
- la thérapie assistée par les animaux ou TAA
- les activités assistées par les animaux ou AAA
Les TAA dont le but est thérapeutique. Elle est complémentaire des thérapies classique et elle n’est efficace qu’en présence d’un thérapeute et à condition que le patient soit accepte la présence d’un animal. L’animal sert à faciliter le dialogue entre le patient et le thérapeute, à stimuler l’attention et à favoriser les apprentissages.
En ce qui concerne les AAA, leur but est plus récréatif. Elles permettent aux personnes misent en contact des animaux, majoritairement des chiens, de s’évader d’un quotidien pesant (traitements médicaux lourds, solitude, dépression etc…)Cette forme de zoothérapie est conduite sous la forme d’ateliers collectifs aux seins de différentes structures : hôpitaux, maisons de retraite, prisons, centres pour délinquant etc…
Les AAA peuvent être ponctuelles, régulières ou continues. Elles ne sont pas soumissent à des objectifs ou évaluations et sont souvent conduites par des bénévoles.

Pour participer à des séances de zoothérapie, les chiens doivent être :
- équilibrés : parfaitement éduqués et socialisés
- contrôlés régulièrement par un vétérinaire, à jour de leur vaccins et des traitements antiparasitaires
- lavé et brossés avant chaque séance
En ce qui concerne les participants, ils doivent :
- avoir l’accord du médecin traitant et de l’équipe médicale
- ne pas présenter de contre-indications médicales
- respecter des règles d’hygiènes : lavages minutieux des mains, ne pas manger en présence de l’animal
- être volontaire pour assister à la séance
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