Chez le chien, la peur est une réaction normale, elle permet la survie pour toutes les espèces. Quand un chien sursaute, tout comme nous d’ailleurs, lorsqu’une porte claque est tout a fait normale. Dans ce chapitre, nous n’aborderons que la peur pathologique, celle qui cause des problèmes d’adaptation d’un chien à son environnement.
Il y a différents degrés de peur chez cette espèce. Cela va du chien qui a peur dans une situation précise ou qui a peur de certains objets, au chien terrorisé par tout ce qui est différent du cadre de vie de l’élevage, ou de son environnement habituel.

I Les causes de ce comportement
Chez le chien (mais également chez les autres espèces), la peur est une réaction normale et naturelle. C’est une émotion en lien avec une menace ou un danger imminents. Dans ce chapitre, nous n’aborderons que la peur pathologique, celle qui cause des problèmes d’adaptation d’un chien à son environnement.
Il y a différents degrés et raisons pour la peur: Un chien peut manifester de la peur dans une situation précise ou pour certains objets, un chien peut être terrorisé par tout ce qui est différent du cadre de vie de l’élevage, ou de son environnement habituel.
A L’élevage
Les conditions d‘élevage sont primordiales. C’est au cours des toutes premières semaines de sa vie qu’un chiot peu développer un syndrome de privation sensorielle. C’est sur l’éleveur que reposent les bases de l’équilibre d’un chiot, son appréhension et ses réactions vis-à-vis du monde extérieur.
Définition :
Le syndrome de privation sensorielle : C’est une incapacité d'adaptation du chien en milieu inconnu ou face à des situations nouvelles suite à un développement (période de socialisation jusqu'à 3 mois) en milieu hypo stimulant. Ce trouble se caractérise par des réactions de peur et de crainte envers les stimulations environnantes habituelles (par exemple le facteur, une poubelle dans la rue, une poussette, un bruit de klaxon).
Chez le chiot, la période de socialisation et d’imprégnation, s’étend de 3 à 12 semaines. Durant cette période, sont cadre de référence se constitue. Il est primordial que tous ses sens soient sollicités et stimulés. Plus un chiot sera confronté à la nouveauté, mieux il s’adaptera aux différentes situations auxquelles il sera confronté au cours de sa vie.

Pour éviter qu’un chiot ait peur de tout ce qui l’entoure, l’éleveur doit donc créer des stimulations variées et quotidiennes, dès 3 semaines l’élevage (présence d’enfants, travaux de bricolage de l’éleveur…). Dans le cas contraire, les chiots deviendront plus ou moins peureux en fonction de leur sensibilité mais aussi des stimulations naturelles de l’élevage.
La plupart des spécialistes en comportement canin s’accordent à dire qu’un chiot qui agrandit sans stimulations, jusqu'à l’âge de 5 mois, ne pourra plus, sauf exception, s’adapter à un environnement riche (comme la ville par exemple). Il devra vivre dans un milieu très calme à la campagne pour s’épanouir et ne pas développer de pathologies comportementales.
B Chez les maîtres
Même si un chiot a été correctement sollicité durant le temps passé à l’élevage mais qu’au cours des mois suivants ses maîtres n’entretiennent pas le travail effectué par l’éleveur, il deviendra peureux. Il est donc impératif qu’un chiot, jusqu’à 6 ou 7 mois, soit confronté à plusieurs éléments au moins deux fois par semaine :
- Lieux très fréquentés et bruyants : gares, marchés, sorties d’école…
- Enfants : les premiers contacts avec les enfants doivent être agréables.
- Adultes de corpulences, d’âges et d’apparence différentes (portant des uniformes, chapeaux…).
- D’autres espèces comme le chat par exemple.
C Les circonstances extérieures
Il existe également des peurs liées à des évènements traumatisants. Un chien peut avoir eu une grande peur dans un contexte particulier; être tombé dans un escalier et l’avoir dévalé et ne plus vouloir en emprunter par la suite. Si un chien a été effrayé par un bruit, ou un objet qui lui est tombé dessus dans une rue familière il peut associer le stimulus désagréable à l’endroit, et ne plus vouloir y aller.
Moins un chien aura été confronté à la nouveauté, régulièrement, dans les premiers mois de sa vie plus il se focalisera sur des situations particulières. Prenons le cas d’un chien quia été uniquement en contact avec une éleveuse et qui vit désormais avec une femme seule. Si un des amis masculin de la maîtresse s’avère très désagréable avec ce chien, il pourrait par la suite avoir peur de tous les hommes et les craindre rien qu’au son de leur voix.
II Les effets et conséquences de ce comportement
A Pour le chien
Le chien souffrant d’un syndrome de privation sensorielle est décrit comme un chien anormalement peureux. Il est difficile de le promener en ville car il a peur des bruits, des étrangers, des enfants, des claquements de pétards… Il cherche alors à se cacher ou à fuir, en ayant des réactions de panique parfois difficilement contrôlables.
Les chiens peureux allaitent beaucoup, bavent, tremblent. Il est généralement mieux lorsqu’il se trouve dans son environnement habituel ou dans des zones faibles en stimulations, comme en campagne ou dans leur cage pour les chiens de chenil. Il faut savoir qu’un chien anxieux peut cesser de s’alimenter pendant une période plus ou moins longue
On peut donc aisément imaginer qu’être confronté de façon récurrente à des univers ou des circonstances anxiogènes est loin d’être épanouissant pour un chien.

B Pour son entourage
Un chien peureux peut-être très difficile à promener. Lorsqu’il est effrayé par quelque chose, il peut s’immobiliser et ne plus vouloir avancer ou tirer de toutes ses forces sur sa laisse pour s’enfuir. Dans un environnement qui ne lui est pas sécurisant, il devient très nerveux et ne tient pas en place. S’il est détaché, il peut fuir parfois à plusieurs kilomètres ou se cacher et ne plus bouger, même à l’appelle de ses maîtres.
Les morsures d’un chien peureux sont dangereuses. Comme vu précédemment, quand un chien a peur, il ne contrôle plus la pression de sa mâchoire. Les morsures sont alors très sévères. Il faut donc être particulièrement attentif avec les enfants car leurs visages est souvent à hauteur de la gueule des chiens, ce qui explique la gravité de ce type de morsures.
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